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Méri ; un moment après, Mme de Sanzei, Mme de Bagnols ; un autre moment, l’archevêque de Reims[1], tout transporté d’amour pour le Coadjuteur ; ensuite Mme de la Fayette, M. de la Rochefoucauld, Mme Scarron, d’Hacqueville, la Garde[2], l’abbé de Grignan, l’abbé Têtu. Vous voyez d’où vous êtes tout ce qui se dit, et la joie qu’on témoigne : et Madame de Grignan, et votre voyage ? et tout ce qui n’a point de liaison ni de suite. Enfin on soupe, on se sépare, et je passe cette belle nuit. À neuf heures, la Garde, l’abbé de Grignan, Brancas, d’Hacqueville, sont entrés dans ma chambre pour ce qui s’appelle raisonner pantoufle. Premièrement, je vous dirai que vous ne sauriez trop aimer Brancas, la Garde et d’Hacqueville ; pour l’abbé de Grignan, cela s’en va sans dire. J’oubliois de vous dire qu’hier au soir, devant toutes choses, je lus quatre de vos lettres du 15, 18, 22 et 25e octobre. Je sentis tout ce que vous expliquez si bien ; mais puis-je assez vous remercier ni de votre bonne et tendre amitié, dont je suis très-convaincue, ni du soin que vous prenez de me parler de toutes vos affaires ? Ah ! ma fille, c’est une grande justice ; car rien au monde ne me tient tant au cœur que tous vos intérêts, quels qu’ils puissent être : vos lettres sont ma vie, en attendant mieux.

    Rarai, épousa Marie-Louise, fille du président Aubry, sœur de la comtesse de Vauvineux (voyez, tome II, la note 2 de la p. 73 ; et la note de M. P. Paris, tome VI, p. 90, de des Réaux). Est-ce lui dont Mme de Sévigné parle ici ? Était-il l’un des deux marquis du contrat, et fils, avec le chevalier, du chambellan et de la gouvernante ? Est-ce sa femme enfin dont Mme de Sévigné parle un peu plus bas, et dont elle annonce la mort en 1680 ? « Mme de Rarai est morte ; c’étoit une bonne femme que j’aimois ; j’en fais mes compliments à Mlles  de Grignan, pourvu qu’elles m’en fassent aussi : voilà un petit deuil qui nous est commun. » (Lettre du 31 juillet.)

  1. 3. Le Tellier.
  2. 4. Voyez la Notice, p. 328, note 2 ; p. 127, 156.