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encore cette manière : l’un vous tue, l’autre nuit à vos affaires[1].

Nous croyons seulement qu’un voyage de vous et de M. de Grignan est nécessaire. Celui de Monsieur le Coadjuteur nous paroît très-agréable pour le divertir, mais entièrement inutile pour vous. Si vous n’avez point votre congé, il n’y faut employer personne et laisser dormir et oublier toute chose jusqu’à ce que M. de Grignan puisse revenir, et aller directement au maître, car votre réputation est ici à tous deux comme vous pouvez la desirer ; mais quand nous disons que vous vous moquez de huit mille livres de rente, cela nous fait rire, c’est-à-dire pleurer[2]. Je voudrois que vous eussiez les cinq mille livres qu’on veut jeter pour corrompre les consuls, et que le syndicat fùt au diantre[3]. Vous devez vous fier un peu à d’Hacqueville et

  1. 5. Ce qui précède, depuis les mots : L’évêque de Marseille, se trouve dans l’édition de la Haye (1726) et manque dans celle de 1754, la seule où Perrin ait donné cette lettre. Il a ainsi modifié le morceau suivant : « Si vous croyez être mal en ce pays-ci, vous vous trompez ; mais nous croyons que vous ne pouvez vous dispenser d’y venir avec M. de Grignan. Quant au voyage de Monsieur le Coadjuteur, il nous paroît très-agréable pour le divertir, et point du tout nécessaire pour vos affaires ; cela seroit pris ridiculement ; et si vous n’avez point votre congé, il ne faut ici personne : le mieux sera de laisser dormir et oublier toutes choses jusqu’à votre retour. Vous devez vous fier un peu à d’Hacqueville, etc. » Ce qui vient après, depuis : « Vous devez vous fier, » jusqu’à : « ne se détruise pas lui-même, » est omis dans l’édition de 1726.
  2. 6. On lit ici de plus dans l’édition de la Haye ces mots peu clairs : « Voilà assurément ce qui n’est point en ce pays. Je voudrois que vous eussiez, etc. »
  3. 7. Voyez, sur cette affaire du syndicat, la Notice, p. 129. — « Mme de Sévigné, dit Walckenaer (tome V, p. 402), se sert… du terme de syndic, parce que les procureurs, dans les assemblées des villes et communautés, remplissaient les mêmes fonctions que les syndics dans les assemblées des états, remplacées ensuite par les assemblées des communautés. »