Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 4.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 166 —


1675 qu’aux nues cette maison de Langhac. A propos il fait des remèdes; il faut qu’il se trouve incommodé, puisqu’il s’y résout ; ne négligez point de lui écrire ; vous lui devez tout au moins ce soin et cette marque de respect et de reconnoissance ; ne craignez point de le distraire ; il n’est pas encore au troisième ciel. On m’a dit en secret une chose qui me fait une peine extrême c’est que le cardinal d’Estrées fait tout ce qu’il peut au monde, par ses amis et par ses intrigues, pour faire changer le pape sur le sujet du chapeau du cardinal de Retz, et le faire donner à Monsieur de Marseille. Je vous avoue qu’un coup de poignard ne me seroit pas plus sensible que cette aventure il est vrai aussi que notre cardinal ne fait que tracasser le pape pour l’obliger à considérer les raisons de sa lettre. Si l’on se sert de ce contre-temps pour lui faire changer d’avis

[1], n’en serions-nous pas au désespoir ? A vous parler confidemment, c’est d’Hacqueville qui m’a dit ce que je vous écris ; il me prie que cela ne passe point ; peut-être qu’il vous en a dit autant vous en userez selon votre discrétion. En attendant, je hais le cardinal d’Estrées de sa bonne volonté.

M. de Chaulnes amène quatre mille hommes à Rennes pour punir cette ville; l’émotion y est grande et la haine incroyable dans toute la province contre le gouverneur. Nous ne savons plus quand on tiendra nos états. J’ai prié M. de Luxembourg et M. de la Trousse de me renvoyer mon fils, s’ils ont dessein de ne plus rien faire cette année. Je serai bien aise qu’il vienne ici pour voir un peu par lui-même ce que c’est que l’illusion de croire

    rectement du bisaïeul du célèbre amiral. Voyez tome III, p. 443, note 5

  1. C’est le texte de 1734. Dans l’édition de 1754 : « pour le faire changer d’avis. »