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1675de tout ; et comme nous fichons[1] quelquefois de l’italien dans nos lettres, je lui avois mandé, pour lui expliquer mon repos et ma paresse ici :
D’ogni oltraggio e scorno
La mia famiglia e la mia gregge illesa
Sempre qui fu, nè strepito di Marte
Turbò ancor questa remota parte .[2]
À peine ma lettre a-t-elle été partie, qu’il est allé à Vitré huit cents cavaliers, dont la princesse est bien mal contente. Il est vrai qu’ils passent ; mais ils vivent, ma foi, comme dans un pays de conquête, nonobstant notre bon mariage avec Charles VIII et Louis XII[3]. Les députés sont revenus de Paris. Monsieur de Saint-Malo, qui est Guémadeuc, votre parent, et sur le tout une linotte mitrée[4], comme disoit Mme de Choisy, a paru aux états,
- ↑ Dans l’édition de 1754 : « nous mêlons. »
- ↑ Voyez au chant VII de la Jérusalem délivrée l’arrivée d’Erminie chez les pasteurs du Jourdain. À la question d’Erminie l’un d’eux répond (stance viii) : « Ma famille et mon troupeau ont toujours été ici à l’abri de tout outrage et de tout affront, et le fracas des armes n’a pas encore troublé ce séjour écarté. » — Nous avons reproduit le texte des deux impressions de 1726. Il y a dans le Tasse, dont le texte n’offre ici de variantes dans aucune édition, quelques différences tant de mots que de construction :
D’ogni oltraggio e scorno
La mia famiglia e la mia greggia illese
Sempre qui fur, nè strepito di marte
Ancor turbò questa remota parte.
Dans les éditions de 1726, cette citation est imprimée comme de la prose. - ↑ Lors de la réunion de la Bretagne à la France par le mariage d’Anne de Bretagne avec Louis XII, tous les priviléges de la province furent confirmés par lettres données à Nantes au mois d’août de l’an 1532.
- ↑ Dans le manuscrit : « une lignotte. » — Le cardinal de Retz appelait de même l’évêque de Beauvais’(Auguste Potier de Blanemesnil) une bête mitrée. Voyez ses Mémoires, tome I, p. 92.