1676blotante ; elle reprendra la plume quand il lui plaira : elle veut vous dire une folie de M. d’Armagnac. Il étoit question de la dispute des princes et des ducs pour la scène. (Ceci[1] est très-mal orthographié, car il faut mettre cène, et non pas scène de théâtre, ni saine de santé, ni Seine rivière, ni senne pour pêcher : cela soit dit par parenthèse.) Voici comme le Roi l’a réglée : immédiatement après les princes du sang, M. de Vermandois[2] a passé, et puis toutes les dames, M. de Vendôme et quelques ducs ; les autres ducs et les princes du sang ayant eu permission de s’en dispenser. Là-dessus, M. d’Armagnac ayant voulu reparler au Roi de cette disposition, Sa Majesté lui fit comprendre qu’elle le vouloit ainsi[3]. À quoi M. d’Armagnac repartit : « Le charbonnier, Sire, est maître dans sa maison. » On a trouvé cette repartie fort plaisante : nous la trouvons aussi, et vous la trouvez de même.
Je n’aime point à avoir des secrétaires qui aient plus d’esprit que moi : ils font les entendus, je n’ose leur faire écrire toutes mes sottises ; la petite fille m’étoit bien meilleure. J’ai toujours dessein d’aller à Bourbon : j’admire le plaisir qu’on prend à m’en détourner, sans savoir pourquoi, malgré l’avis de tous les médecins.
Je causois hier avec d’Hacqueville sur ce que vous me dites que vous viendrez[4] m’y voir : je ne vous dis point si je le desire, ni combien je regrette ma vie ; je me plains
- ↑ Le copiste qui a écrit notre manuscrit a soin de nous prévenir que ce qui est entre parenthèses est de Mme de Sévigné.
- ↑ Louis de Bourbon, comte de Vermandois, fils de Mme de la Vallière. Voyez tome III, p. 365, note 11.
- ↑ Dans le manuscrit : « Sa Majesté lui fit comprendre qu’il le vouloit ainsi. »
- ↑ Dans l’édition de 1734 « que vous viendriez. »