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1676mans dont elle sera le sujet. Voilà M. de la Mousse qui conte que MM. les abbés de Grignan et de Valbelle[1] ont défendu à tous les prélats de France d’avoir aucun commerce avec le nonce du pape, attendu que nous nous plaignons de cette cour. Il ajoute que M. d’Humières a passé le canal de Bruges, et qu’il a fait un très-grand dégât partout.

de madame de sévigné.

Voilà un grand repos à ma main : c’est dommage que je n’aie plus rien à vous mander. Ne trouvez-vous pas Mme Cornuel admirable ? Adieu, ma très-chère enfant : je vous aime de la plus parfaite et de la plus tendre amitié qui puisse s’imaginer ; vous en êtes bien digne, et c’est me vanter que de dire le goût que j’ai pour vous.



526. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.
À Paris, mercredi 22e avril.

Vous voilà hors du jubilé et des stations : vous avez dit tout ce qui se peut de mieux sur ce sujet. Ce n’est point de la dévotion que vous êtes lasse, c’est de n’en point avoir. Eh mon Dieu, c’est justement de cela qu’on est au désespoir. Je crois que je sens ce malheur plus que personne : il semble que toutes choses m’y devroient porter ; mais nos efforts et nos réflexions avancent bien

  1. Voyez la lettre du 1er  mai suivant, p. 427. — L’abbé de Grignan et l’abbé de Valbelle étaient agents généraux du clergé. Voyez tome III, p. 492, note 7.