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1676cinq heures, on se va promener dans des pays délicieux ; à sept heures, on soupe légèrement, on se couche à dix. Vous en savez présentement autant que moi. Je me suis assez bien trouvée de mes eaux ; j’en ai bu douze verres : elles m’ont un peu purgée, c’est tout ce qu’on desire. Je prendrai la douche dans quelques jours. Je vous écrirai tous les soirs ; ce m’est une consolation, et ma lettre partira quand il plaira à un petit messager qui apporte les lettres, et qui veut partir un quart d’heure après : la mienne sera toujours prête. L’abbé Bayard[1] vient d’arriver de sa jolie maison, pour me voir : c’est le druide Adamas[2] de cette contrée.

Jeudi 21e mai.

Notre petit messager crotté vient d’arriver ; il ne m’a point apporté de vos lettres ; j’en ai eu de M. de Coulanges, du bon d’Hacqueville, et de la princesse[3], qui est à Bourbon. On lui a permis de faire sa cour[4] seulement un petit quart d’heure : elle avancera bien là ses affaires ; elle m’y souhaite, et moi je me trouve bien ici. Mes eaux m’ont fait encore aujourd’hui beaucoup de bien ; il n’y a


    et justes, et par des figures qui sont très-hardies et qui font une agitation universelle de tout le corps. Vous voyez partir la dame et le cavalier avec un mouvement de tête qui accompagne celui des pieds et qui est suivi de celui des épaules et de toutes les autres parties du corps.… Je ne doute point que ce ne soit une imitation des Bacchantes dont on parle tant dans les livres des anciens. M. l’évêque d’Aleth excommunie dans son diocèse ceux qui dansent de cette façon. L’usage en est pourtant si commun en Auvergne, etc. » (Mémoires de Fléchier sur les Grands-Jours d’Auvergne en 1665. Paris, Hachette, 1862, p. 257 et 258, in-12.) — Voyez la lettre du 26 mai suivant, p. 465.

  1. Voyez tome III, p. 194, note 1.
  2. Personnage de l’Astrée. Voyez tome III, p. 142, note 7.
  3. De Tarente.
  4. À Mme de Montespan.