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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 4.djvu/97

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1675
ce qui a suivi. Si vous avez cru que ces grandes nouvelles se soient laissé effacer par celle-là, vous vous êtes trompée. Mme d’Armagnac est accouchée d’un fils[1], et Mme de Louvigny d’un fils aussi ; et Mme la princesse d’Harcourt d’une fille, Madame la Duchesse d’une fille[2] ; mais il y a déjà huit jours.

Voilà un paquet pour Corbinelli ; je le crois à Grignan : il y a une lettre de Mlle de Méri dans ce paquet.

Notre cardinal est encore à Saint-Mihel ; je m’en vais lui écrire, il le trouve bon. L’abbé de Pontcarré est très-digne de vos lettres ; il les adore et les sait lire, et m’en fait part, et il les cache précieusement. Vous ne sauriez croire le tour surprenant et agréable que vous donnez, sans y penser, à toutes choses.

Mademoiselle est arrivée pour se baigner ; elle ne va point à Fontainebleau. J’embrasse de tout mon cœur M. de Grignan et mes petits-enfants ; mais vous, ma très-belle et très-aimable, je suis à vous par-dessus toutes choses : vous savez combien je suis loin de la radoterie, qui fait passer vitement l’amour maternelle aux petits-enfants : la mienne est demeurée tout court au premier étage, et je n’aime ce petit peuple que pour l’amour de vous. Adieu : si M. de Vardes est à Grignan, faites-lui mes compliments, et me contez votre vie.

  1. Louis-Alphonse-Ignace, dit le bailli de Lorraine, né le 24 août 1675 ; il devint chef d’escadre, et fut tué devant Malaga le 29 août 1704-
  2. Anne-Marie-Victoire, demoiselle de Condé, née le 11 août 1675, morte le 23 octobre 1700. Les autres enfants dont il est question ici ne vécurent pas. (Note de l’édition de 1818.)
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