Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1676 Peut-être auroit-on plus de peine à justifier le contraire, et vos amis y seroient plus embarrassés qu’à défendre le voyage que vous allez faire. Soyez donc en repos là-dessus, et croyez qu’il n’y a rien que de fort sage et de fort raisonnable à témoigner dans cette occasion l’amitié que vous avez pour moi. M. d’Hacqueville vous en dira son avis ; et comme M. de Grignan doit être parti pour l’assemblée, nous commencerons à voir le jour de votre départ[1]. Pour ce que vous dites de venir seule, voilà ce qui me fâche : je voudrois fort que quelque personne bien raisonnable vous pût conduire. Si M. de Grignan n’avoit pas besoin de Rippert, j’aimerois fort qu’il vînt avec vous. Je suis même persuadée qu’il vous le donnera, ou quelque autre qui représente un bon conducteur. La jeunesse de Pommier ne me rassure pas, et je vous conjure de prendre vos précautions et de ne pas vous embarquer sans un bon guide.

Mme  de Verneuil passera le jour de la Toussaint à Lyon : elle me demanda si elle ne vous rencontreroit point ; je lui dis que cela n’étoit pas impossible. Amonio s’en va aussi : si vous le trouvez, vous lui ferez une fort bonne mine, j’en suis assurée. J’écris à M. de Grignan, et à Monsieur l’Archevêque, pour les prier d’entrer dans mes intérêts contre vous. Je suis fort embarrassée : j’ai demandé le congé de mon fils, parce qu’il est malade de son rhumatisme à Charleville ; M. de Louvois répondit fort honnêtement que, si je voulois, il le demanderoit au Roi : mais que mon fils feroit mal sa cour, et qu’il seroit refusé ; que le petit Villars[2], et tous les autres l’avoient été ; qu’il lui conseilloit de se guérir tout doucement à

  1. 2. Tout ce qui suit cette phrase, jusqu’à la fin de l’alinéa, ne se trouve que dans notre manuscrit.
  2. 3. Celui qui depuis fut maréchal.