places vacantes. Le pauvre garçon m’a écrit quatre fois : il ne sait que faire ; il est à Messine, et me fait pitié : c’est sa vie, c’est son pain ; aidez-moi à le servir[1] : vous savez comme il s’appelle ; si cela ne vous touche, c’est mon filleul. On me presse de donner cette lettre ; la poste va passer. Adieu, ma très-chère et très-aimable belle : il y a huit jours que je ne sais rien ; mais quand j’ignore tout, je sais toujours que je vous aime de tout mon cœur.
647. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
J’ai reçu deux de vos lettres en arrivant, ma très-chère ; j’en avois grand besoin, mon cœur étoit triste : me voilà bien ; je les relirai, ce m’est une consolation. Ma fille, passé aujourd’hui, je vous promets de ne plus écrire qu’un mot, c’est-à-dire la feuille qui chante et chantera ; mais[2] faites-en donc de même : vous êtes tuée d’écriture, vous êtes excessivement maigre, et à votre âge c’est être malade que d’être en cet état[3] ; je hais, il est vrai, de voir la côte d’Adam si visiblement en votre personne. Vous me rendrez donc compte de votre santé, et de la petite dont je suis en peine : la pauvre enfant ! Mme de Valavoire m’en dit des merveilles. Ma fille, ne
- ↑ 11. « Il y a bien des places vacantes : aidez-moi à le servir. » (Édition de 1734.)
- ↑ Lettre 647. — 1. « Je vous promets de ne plus écrire qu’un mot passé aujourd’hui ; mais, etc. » (Édition de 1754)
- ↑ 2. « Vous êtes excédée d’écriture, et c’est être malade à votre âge, que d’être maigre au point que vous l’êtes. » (Ibidem.) — La phrase suivante : « Vous me rendrez donc, etc., » manque dans l’édition de 1754.