Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/316

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1677 me grondez point ce soir : je veux un peu parler ; j’arrive, je me repose demain, rien ne m’oblige à me taire. M. de Champlâtreux[1] est déjà venu me voir : le bon abbé le trouve d’une bonne société ; il lui donnera souvent à dîner. Savez-vous qui m’a déjà envoyé faire un compliment ? M. le marquis de Termes[2], qui arriva hier tout malingre[3] de goutte et de colique ; on dit qu’il a la barbe longue comme un capucin : ah ! c’est fort bien fait. Le chevalier de Flamarens[4] est avec lui ; M. et Mme d’Albon[5] y sont aussi, M. de Jussac[6] ; on attend encore bien du monde. J’oublie le meilleur, c’est Vincent, qui sort déjà d’ici, et qui prendra des soins de moi extrêmes. Je me porte très-bien : je ne sais que souhaiter de mieux, sinon de clouer ce bienheureux état. Je vous écrivis hier de la Palisse ; j’y vis un petit garçon que je trouvai joli ; il a sept ans ; je suis sùre qu’il ressemble au vôtre, j’en jurerois ; son père, qui est un gentilhomme de M. de Saint-Géran, lui a appris à faire l’exercice du mousquet et de la pique : c’est la plus jolie chose du

  1. 3.Voyez tome IV, p. 225, note 17.
  2. 4. Voyez tome II, p. 344, note 3.
  3. 5. « Tout malade. » (Édition de 1754.)
  4. 6. Jean de Grossoles, chevalier de Flamarens. Sa mère était Françoise le Hardi de la Trousse, fille de Sébastien le Hardi, seigneur de la Trousse, grand prévôt de France et prévôt de l’hôtel du Roi. Elle était sœur du marquis de la Trousse, et cousine germaine de Mme de Sévigné.
  5. 7. Voyez tome III, p. 351, note 29.
  6. 8. Gouverneur du duc de Vendôme, et ensuite du duc du Maine, dont il devint premier gentilhomme (25 septembre 1688). Il fut tué à côté de ce dernier prince, à la bataille de Fleurus, en 1690. On a de lui deux lettres adressées à la marquise d’Uxelles et conservées dans le manuscrit de la Bibliothèque de l’Arsenal. Il était parent du gouverneur d’Arras Saint-Preuil (François de Jussac d’Embleville), qui eut la tête tranchée le 9 novembre 1641. Voyez les Mémoires de Bussy, tome I, p. 91, et suivantes. — Les mots M. de Jussac manquent dans l’édition de 1734, ainsi que toute la phrase suivante.