Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/510

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1678 Cela est plaisant, Madame, que vous vous preniez à moi de ce que je suis en Bourgogne quand vous êtes à Paris. Est-ce ma faute ? Non assurément, car je crois qu’à un homme qui vous connoît[1], c’est être bien damné dès cette vie que de la passer en votre absence.

Deux personnes seules ne se peuvent pas mieux divertir que nous faisons ma fille et moi, mais nous nous divertirions mieux si nous étions avec d’autres gens raisonnables.


à madame de sévigné.

Quand la belle Madelonne me voudra dire deux mots dans vos lettres, Madame, laissez-la faire : vous ne vous effacez point l’une l’autre. Mon Dieu, que j’aime notre ami Corbinelli ! mais il faut qu’il se souvienne de la parole qu’il m’a donnée, de passer ici[2] quand il ira en Languedoc. Mme de Coligny s’y attend comme moi ; pour vous, Madame, nous vous disons sur votre sujet tout ce que la tendresse fait dire quand elle est maîtresse du cœur.

Nous allons passer l’hiver à Autun, avec l’Évêque, Épinac, Toulongeon, sa femme, Jeannin, sa belle-fille, Mme de Ragni, sa fille[3], l’abbé de Hautefeuille, et l’abbé Bonneau ;

Le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé.

  1. 5. Les mots « car je crois, etc., » manquent dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, où on ne lit que ceci : « Non assurément, et c’est être bien damné, etc. »
  2. 6. « De me venir voir. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  3. 7. La veuve et la fille d’un comte de Ragni, de la famille de la Madelaine, alliée aux Gondy et aux Créquy Lesdiguières. Un Léonor de la Madelaine (ou Magdelène), marquis de Ragni, épousa en 1607 Hippolyte de Gondy, tante du cardinal de Retz ; et la marquise de Ragni, dont il est parlé tome III, p. 40, note 12, était une Anne de la Madelaine. — La fille était Catherine de la Madelaine, que Bussy