1679 Saint-Aubin. — C’est un des aumôniers de Monsieur de Senlis[1], » lui ai-je dit. Là-dessus sa rate s’est épanouie d’un rire extravagant ; et voilà la plus grande aventure qui nous puisse arriver en ce pays ; il faut être même d’un grand loisir pour vous raconter une telle sottise[2].
J’écrirai à Pellisson[3] pour le frère de Montgobert ; j’y ferai comme pour ma cure. Vous n’avez qu’à me donner toutes sortes de commissions : c’est le plus agréable amusement que je puisse avoir en votre absence. En voici un que j’ai trouvé : c’est un tome de Montagne[4], que je ne croyois pas avoir apporté : ah, l’aimable homme ! qu’il est de bonne compagnie ! c’est mon ancien ami ; mais à force d’être ancien, il m’est nouveau. Je ne puis pas lire ce que dit le maréchal de Montluc du regret qu’il a de ne s’être pas communiqué à son fils, et de lui avoir laissé ignorer la tendresse qu’il avoit pour lui, sans avoir les larmes aux yeux[5]. Lisez cet endroit-là, je vous prie, et me dites comme vous vous en trou-
- ↑ 14. Denis Sanguin, évêque de Senlis, oncle de Louis Sanguin, marquis de Livry, aimoit beaucoup la chasse, et chassoit très-souvent dans la forêt de Livry. (Note de Perrin.) Voyez tome IV, p. 407, note 6. Dans l’édition de 1754, Perrin a mis les verbes au présent : nous entendons, nous regardons, et ensuite : « Qu’est-ce que c’est ? dit Saint-Aubin. — C’est, lui dis-je, un des aumôniers de Monsieur de Senlis. »
- ↑ 15. « Pour vous redire cette bagatelle. » (Édition de 1754.) — La phrase qui commence l’alinéa suivant ne se lit pas dans le texte de 1734.
- ↑ 16. Pellisson était depuis 1676 préposé pour l’administration des économats, et économe de Cluny, de Saint-Germain des Prés, et de Saint-Denis. Mme de Sévigné sollicitait sans doute un bénéfice pour le frère de Mlle de Montgobert.
- ↑ 17. C’est ainsi que le nom est écrit dans les deux éditions de Perrin, les seules qui donnent cette lettre.
- ↑ 18. « Je ne puis lire qu’avec les larmes aux yeux, etc. » (Édition de 1754.)