Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/212

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phie, même chrétienne ; mais je le plains encore plus, si votre cœur est encore fermé pour lui : un ami comme vous seroit une véritable consolation dans tous ses maux.

Notre ami[1] est tout occupé ici de ses affaires ; il y fait des merveilles, il est devenu le meilleur avocat de Paris, et cette qualité lui est survenue pêle-mêle avec la perruque et le brandebourg ; de sorte qu’on auroit plus deviné de le prendre pour un capitaine de cavalerie que pour un homme d’affaires. Voilà comme l’extérieur nous trompe. Si M. de Vardes ne l’avoit point jeté dans cette sorte d’occupation, sa reconnoissance et son inclination le menaient droit à vous ; son cœur est toujours dans la perfection de toutes les vertus morales ; elles seront chrétiennes, quand il plaira à cette chère Providence, que nous adorons toujours : il me paroît qu’elle vous traite bien par les sentiments qu’elle vous donne.

Adieu, mon cher Monsieur, nous aurions bien des choses à dire ; ce sera peut-être quelque jour ; que sait-on ? Notre ami a fait son petit pot à part pour vous écrire : tant pis pour lui ; il ne saura point que je vous donne[2] le plaisir de vous assurer ici de ma sincère et fidèle amitié.


1683

*904. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE GUITAUT.

À Paris, mardi 12e janvier[3].

Votre souhait pour cette année est reçu tendrement, et cette Grignan vouloit hier au soir vous en remercier,

  1. 4. Corbinelli.
  2. 5. Tel est le texte de 1773 ; dans l’édition de 1818, on a substitué me à vous.
  3. Lettre 904 (revue sur l’autographe). — 1. Cette lettre avait été