Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/401

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1685 comparaison du fleuve est juste[1]. Nous sommes ici dans un lac : nous nous sommes reposés dans ce carrousel, nous avons raisonné sur les devises. Répondez à nos questions : celle d’un chien[2] qui ronge un os, faute de mieux, nous trouble tout à fait : nous serons cause que vous lirez ce livre. Je trouve bien plaisant la petite course dont les deux jambons de M. de Luxembourg font le prix : le bien Bon s’est écrié sur cet endroit, et regrette de n’être pas un des paladins. M. le duc de Bourbon étoit-il bien joli ? de bonne foi, comment paroissoit-il ? approche-t-il de la taille du marquis[3] ? Ah ! j’ai bien peur que non : je m’y suis affectionnée : je suis triste de tant de grandeurs et tant de disgrâce[4] du côté de la taille. On dit qu’il y aura encore une belle fête à la noce, et des chevaliers plus choisis. Je dirai à Mme  de la Fayette ce que vous me dites du sien ; elle en sera ravie. Elle se plaint tendrement de ne vous voir plus, et dit que vous êtes partout belle comme un ange, et toujours cette beauté ; je ne fais jamais retourner ce que vous m’écrivez que de cette manière, et jamais pour rien gâter.

  1. 4. « Tout y est pressé ; une pensée, une affaire, une occupation pousse ce qui la précède ; ce sont des vagues, la comparaison est juste. » (Édition de 1754.)
  2. 5. « La devise d’un chien. » (Ibidem.) — La première des relations mentionnées dans la note 3 contient des madrigaux sur les devises, entre autres celui-ci

    Pour monsieur le duc de la ferté.
    Un chien blanc qui ronge un os.
    Falta de meior (faute de mieux).

    Cet os pourra blesser les yeux
    Il ne vaut pas la peine qu’il me cause ;
    Mais comme le temps fait le prix de chaque chose,
    Je le ronge faute de mieux.

  3. 6. Du jeune marquis de Grignan.
  4. 7. « Avec tant de disgrâce. » (Édition de 1754.)