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1688
Ma fille revient charmée de la beauté du spectacle c’était Bille d’Armagnac, belle, aimable, et toute brillante de pierreries, dont la queue, à la maniéré des princesses, étoit portée par sa sœur[1] encore plus belle et plus jeune qu’elle. Toute la beauté de la cour étoit réduite dans cette maison ; car M. et Mme d’Armagnac étoient admirables aussi en leurs espèces6. Voyez tome II, p. 110, note 2, et p. 847, note 8. Saint-Simon (tome VI, p. 146) dit en parlant de Mme d’Armagnac : « C’étoit, avec une vilaine taille grosse et courte, la plus belle femme de France jusqu’à sa mort, à soixante-huit ans, sans rouge, sans rubans, sans dentellesans or, ni argent, ni aucune sorte d’ajustement, vêtue de noir ou de gris en tout temps, un habit troussé comme une espèce de sage-femme, une cornette ronde, ses cheveux couchés sans poudre ni frisure, un collet de taffetas noir et une coiffe courte et plate, chez elle comme chez le Roi, et en tout temps. »
Adieu, mes chers parents si vous revoyez M. et Mme de Toulongeon, vous pourrez les assurer en conscience que j’aime fort leur souvenir, et que je suis leur très-humble servante.
DE CORBINEliLI.
J’ai pris beaucoup de part, Monsieur, à votre parfaite résignation[2] Voyez tome VI, p. 406, note 1. aux décrets de la Providence ; et votre lettre m’a servi à bien comprendre l’utilité de cette conduite. Votre exemple, joint à mes idées, me fortifiera de plus
- ↑ 5. Charlotte de Lorraine, née le 6 mai 1678, morte le 21 janvier 1787, sans alliance. Elle refusa en 1706 la main du cardinal de Médicis et Saint-Simon (tome V, p. 164) dit à cette occasion “ Mlle d’Armagnac vivoit à la cour depuis son enfance, adorée de sa mère, qui étoit la maîtresse de la famille et de son mari. Elle étoit dans la maison de la plus grande et de la plus brillante représentation de la cour ; elle aîmoit le jeu passionnément ; on y joùoit jour et nuit le plus gros jeu du monde. Elle étoit encore belle comme le jour. »
- ↑ 7. La copie de Bussy porte resination.
