riage de M. de Mirepoix me paroit un effet de magie. Vous savez comme je suis pour vous, ma chère enfant.
II 23. ̃ DE MADAME DE SÉVIGNGR A MADAME DE OEIGNAW.
A Paris, ce vendredi 14è janvier.
Me voici, ma chère fille, après le dîner, dans la chambre du chevalier : il est dans sa chaise[1], avec mille petites douleurs qui courent par toute sa personne. Il a fort bien dormi, mais cet état de résidence et de ne pouvoir sortir[2] lui donne beaucoup de chagrins et de vapeurs : j’en suis touchée, et j’en connois le malheur et les conséquences plus que personne. Il fait un froid extrême ; notre thermomètre est au dernier degré, notre rivière est prise, il neige, et gèle et regèle en même temps ; on ne se soutient pas dans les rues ; je garde notre maison et la chambre du chevalier. Si vous n’étiez point quinze jours à me répondre, je vous prierois de me mander si je ne l’incommode point d’y être tout le jour; mais comme le temps me presse, je le demande à lui-même, et il me semble qu’il le veut bien. Voilà un froid qui contribue encore à ses incommodités : ce n’est pas de ces froids qu’il souhaite; il est mauvais quand il est à cet excès. [3]
J’ai fait souvenir M. de Lamoignon de la sollicitation que vous lui avez faite pour M. B*** ; cet homme sentira de loin comme de près votre reconnoissance. J’aime