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cette manière de n’avoir point de reconnoissances passagères : je connois des gens qui non-seulement n’en ont point du tout, mais qui mettent l’aversion et la rudesse à la place.
M. Gobelin est toujours à Saint-Cyr. Mme de Brinon est à Maubuisson, où elle s’ennuiera[1] bientôt cette personne ne sauroit durer en place ; elle a fait plusieurs conditions, changé de plusieurs couvents ; son grand esprit ne la met point à couvert de ce défaut. Mme de Maintenon est fort occupée de la comédie[2] qu’elle fait jouer par ses petites filles ; ce sera une fort belle chose, à ce que l’on dit. Elle a été voir la reine d’Angleterre, qui pour l’avoir fait attendre[3]un moment, lui dit qu’elle étoit fâchée d’avoir perdu ce temps de la voir et de l’entretenir, et la reçut fort bien. On est content de cette reine ; elle a beaucoup d’esprit. Elle dit au Roi, lui voyant caresser le prince de Galles, qui est fort beau « J’avois envié le bonheur de mon fils, qui ne sent point ses malheurs mais présentement [4] je le plains de ne point sentir les caresses et les bontés de Votre Majesté. » Tout ce qu’elle dit est juste et de bon sens ; son mari n’est pas de même il a bien du courage, mais un esprit commun, qui conte tout ce qui s’est passé en Angleterre avec une
- ↑ 4. De l’hôll de Guise, où elle était allée d’abord, et d’où elle avait envoyé sa démission de supérieure de Saint-Cyr, Mme de Brinon se retira dans l’abbaye de Maubuisson, « d’où elle ne sortit plus». Voyez Madame de Maintenon et... Saint-Cyr, par M. Th. Lavallée, chapitre v, p. 107. La-première phrase de cet alinéa manque dans l’édition de 1737.
- ↑ 5. La tragédie d'Esther. Voyez les lettres suivantes ; les Mémoires de la cour de France, de Mme de la Fayette, tome LXV, p. 65 et suivantes ; les Souvenirs de Mme de Caylus tome LXVI, p. 450 et suivantes, et le chapitre IV de l’ouvrage de M. Lavallée cité dans la note précédente.
- ↑ 6.« Qui l’ayant fait attendre, etc. » (Édition de 1754.)
- ↑ 7. « Mais à présent. (Ibidem.)