Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/417

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insensibilité qui en donne pour lui [1]. Il est bon homme, et prend part à tous les plaisirs de Versailles. Madame la Dauphine n’ira point voir cette reine elle voudroit avoir la droite et un fauteuil, cela n’a jamais été ; elle sera toujours au lit ; la reine la viendra voir. Madame aura un fauteuil à main gauche, et les princesses du sang n’iront qu’avec elle, devant qui elles n’ont que des tabourets. Les duchesses y seront comme chez Madame la Dauphine : voilà qui est réglé. Le Roi a su qu’un roi de France n’avoit donné qu’un fauteuil à la gauche à un prince de Galles ;il veut que le roi d’Angleterre traite ainsi Monsieur le Dauphin, et passe devant lui. Il recevra Monsieur sans fauteuil et sans cérémonie. La reine l’a salué, et n’a pas laissé de dire au Roi notre maître ce que je vous ai dit[2] Voyez la lettre précédente, p. 406. Il n’est pas assuré que M. de Schomberg ait encore la place du prince d’Orange en Hollande. On ne fait que mentir cette année. La marquise reprend tous les ordinaires les nouvelles qu’elle a mandées : appelle-t-on cela savoir tout ce qui se passe11 ? Je hais ce qui est faux.

L’étoile de M. de Lauzun repâlit il n’a point de logement, il n’a point ses anciennes entrées; on lui a ôté le salué, et n’a pas laissé de dire au Roi notre maître ce que je vous ai dit[3] Voyez la lettre précédente, p. 406.. Il n’est pas assuré que M. de Schomberg ait encore la place du prince d’Orange en Hollande. On ne fait que mentir cette année. La marquise[4] reprend tous les ordinaires les nouvelles qu’elle a mandées appelle-t-on cela savoir tout ce qui se passe[5] ? Je hais ce qui est faux.

L’étoile de M. de Lauzun repâlit : il n’a point de logement, il n’a point ses anciennes entrées ; on lui a ôté le

  1. 8. « La figure du roi d’Angleterre n’avoit pas imposé aux courtisans ses discours firent encore moins d’effet que sa figure. II conta au Roi (le 7 janvier 1689), dans la chambre du prince de Galles, où il y avoit quelques courtisans, le plus gros des choses qui lui étoient arrivées, et il les conta si mal, que les courtisans ne voulurent point se souvenir qu’il étoit Anglois, que par conséquent il parloit fort mal françois, outre qu’il bégayoit un peu; qu’il étoit fatigué, et qu’il n’est pas extraordinaire qu’un malheur aussi considérable que celui où il étoit diminuât une éloquence beaucoup plus parfaite que la sienne. » Mémoires de la cour de France, tome LXV, p. 60. (Note de l'édition de 1818.)
  2. 9. « Ce que je vous ai conté. » (Édition de 1754.)
  3. 9. « Ce que je vous ai conté. » (Édition de 1754.)
  4. 10. La marquise d'Uxelles
  5. 11. « Savoir ce qui se passe. » (Edition de 1754.)