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peut s’en consoler[1], à moins que ce ne soit signe que vous vouliez bien le continuer[2] quand vous serez ensemble, parce qu’elle a observé avec chagrin que votre retour le rompt entièrement[3], dont elle est toujours affligée ; enfin ce sont des politesses infinies.
Voici un grand événement. M. de Revel[4] est parti ce matin à la pointe du jour : il n’en a été qu’un ici ; les dames sont étonnées, et s’ennuieront. Il a dit à mon fils des raisons sérieuses ; mais c’est un fripon[5], c’est qu’il ne veut pas fâcher une autre jolie personne ; cela nous fait rire : généralement parlant, les femmes sont bien plaisantes, et M. de la Rochefoucauld en a bien connu le fond[6] Adieu, ma très-chère et très-aimable. On croit que notre parlement reviendra à Rennes[7], et sans doute celui de Bordeaux32. Il avait été transféré à Condom en 1675. Voyez tome IV, p. 255, note 8. </ref>; on négocie, on marchande :argent
- ↑ 25. « Elle ne peut, dit-elle, s’en consoler, » ('Éditions de 1737 et de 1754.)
- ↑ 26. « Qu’en se flattant que vous voudrez bien le continuer. » (Édition de 1754.) Le texte de 1737, conforme d’ailleurs à notre manuscrit, a aussi 'voudrez, au lieu de vouliez.
- ↑ 27. « Que votre retour rompt absolument ce commerce. » (Édition de 1754.)
- ↑ 28. « Le comte de Revel. » (Ibidem.) Tout cet alinéa manque dans l’édition de 1737.
- ↑ 29. « Les mots : « Mais c’est un fripon, » sont seulement dans notre manuscrit.
- ↑ 30. Mme de Sévigné paraît avoir présente à l’esprit cette maxime (la 429e) de la Rochefoucauld : « Les femmes qui aiment pardonnent plus aisément les grandes indiscrétions que les petites infidélités. (Note de l’édition de 1818.) Voyez la lettre suivante, p. 201.-- Dans notre manuscrit les mots « le fond, » manquent.
- ↑ 31. Le parlement de Bretagne revint en effet à Rennes en septembre 1689. Voyez tome IV, p. 162, note 6. Le membre de phrase suivant : « et sans doute celui de Bordeaux », manque dans l’édition de 1737; celle de 1754 donne « et, sans doute celui de Guienne à Bordeaux. »