Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/203

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fait tout[1]. Je vous en souhaite, ou du moins la continuation du courage que Dieu vous donne. C’est un grand chagrin que d’avoir si mal ménagé celui que Dieu avoit mis dans toute votre maison. J’y comprends les prélats qui me paroissent….. Je ne veux point achever. Je veux baiser Pauline, et me réjouis de ce qu’elle est digne de votre amitié. Bonjour, ma belle

I2l4- DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A. MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, dimanche 11è septembre.

Si j’avois été avec vous ce jour que vous m'ecriviez, ou que mon génie eût été à Grignan comme le vôtre étoit à Auray[2] je vous aurois dit : « Ma fille, vous vous moquez d’attendre aujourd’hui ou demain M. de Chaulnes : il est encore à Paris, et il n’en partira que demain 29è,. Dans l’édition de 1754 : « que demain 28è » , et vous ne l’aurez que le 2è ou le 3è septembre ; mais mon génie ne voyage pas comme le vôtre, et notre bon duc, qui savoit si bien l’entretenir et lui répondre, ne prendroit pas le même soin du mien. J’avoue que je serois ravie que vous l’eussiez vu, et que c’eût été une chose plaisante de recevoir devant lui une lettre que j’écris en Bretagne auprès de lui, et où je parle de lui ; car depuis longtemps toutes mes lettres en sont pleines. Enfin, ma chère enfant, nous verrons comme tout ce

  1. 33. La lettre finit ici dans l’édition de 1387. Celle de 1734 n’a plus que la petite phrase : « Je veux baiser Pauline, etc.; » et dans cette phrase elle donne : « et me réjouir, » au lieu de « et me réjouis. »
  2. LETTRE 1214. 1. Voyez la lettre du 9 août précédent, p. 152 et 153.