Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/204

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passage si près de vous se tournera : je ne saurois croire qu’il n’y ait du moins quelque petit Coulanges, quelque lettre, quelque compliment, enfin quelque souvenir ; car la bonne duchesse[1] dit toujours « Ah! pour la belle Comtesse, M. de Chaulnes l’aime bien, il l’estime, il est bien à son aise quand il est avec elle. » Nous verrons ce que cela produira[2]. Je voudrois bien que le soin qu’il a eu de mon fils, en priant M. de Lavardin de lui donner la députation, pût être approuvé de Sa Majesté ; car pour le maréchal d’Estrées, il ne refusera point assurément Mme de la Fayette. N’admirez-vous point comme ce changement si prompt, si surprenant, s’est fait précisément pour nous déranger ? Nous en sommes encore à ne pas comprendre que ce duc eut parlé comme il a fait à M. de Lavardin, sans en avoir dit un mot au Roi ; nous n’en savons rien. Nous avons mandé à Mme de la Fayette que nous trouvions assez naturel que M. de Lavardin dit à Sa Majesté ce que lui avoit dit M. de Chaulnes, croyant que M. de Lavardin tiendroit les états que M. de Revel avoit approuvé cette pensée, et que nous la lui envoyions pour la rectifier. Je suis persuadée que Mme de Chaulnes fera tout ce qui sera en son pouvoir : ainsi je dors, et laisse démêler tout cela, vous savez bien où.

Je ne suis pas si tranquille sur les inquiétudes que me donne notre pauvre marquis ; je trouve un si grand mouvement partout, que le camp volant[3] de Boufflers ne de-


  

  1. 3. « Quelque compliment, un mot, quelque souvenir. La bonne duchesse, etc. » (Édition de 1754.)
  2. 4. Tout ce qui suit, jusqu’à la fin de l’alinéa, manque dans l’édition de 1737, où l’alinéa suivant commence ainsi : « Je ne suis pas tranquille sur les inquiétudes que nous donne notre pauvre marquis .»
  3. 5. « Qu’on peut croire que le camp volant, etc. (Édition de 1754.)