mais ce qui vous demeura étoit meilleur, et vous étiez plus belle ce lendemain, que vos revenus ne le seront dans l’état où ils sont présentement[1]. Je dis sur cela, comme vous dites dans vos oraisons funèbres : ne parlons point de cela. En vérité, il n’y paroissoit pas à Grignan, quand vous avez reçu cette Excellence : je ne sais comme cela se peut faire, et comme on peut toujours[2]16 si bien courir sans jambes ; c’est un miracle que je prie Dieu qui dure toujours. Mme la duchesse de Chaulnes m’a envoyé la lettre que vous lui écrivez : je n’ai jamais vu savoir dire comme vous faites précisément tout ce qu’il faut[3] ; tout est à sa place et convient au dernier point. Enfin, ma fille, que vous dirai-je ? je prends part de toutes manières à tout ce que vous avez si parfaitement bien fait[4] : l’amour-propre, l’amitié, la reconnoissance, tout est content. Il me semble que vos frères ne sont partis qu’après vous avoir aidé à faire les honneurs de votre maison. Je ne vous dis rien de la députation : tout a été trop lent, trop long : nous en parlerons une autre fois.
Votre cher enfant se porte bien et il a été partout avec M. de Boufflers l’épée à la main[5] : ma fille, ce marmot, Dieu le conserve ! je ne changerai point cette ritournelle. Mayence rendu[6] : cette nouvelle m’a sur-
- ↑ 15. « Dans les circonstances que nous prévoyons » (Édition de 1754)
- ↑ 16. « Ni comme on peut toujours, etc. » (Ibidem.)
- ↑ 17. « Personne ne sait dire, comme vous, précisément tout ce qu’il faut. » (Ibidem.)
- ↑ 18. « En un mot, que vous dirai-je ? je prends part à tout ce que vous avez si parfaitement bien fait. » (Ibidem.)
- ↑ 19. « Votre cher enfant se porte bien : vous savez qu’il a été partout l’épée à la main avec M. de Boufflers. » 'Ibidem.) Les mots suivants : « ma fille, ce marmot, » manquent dans l’édition de 1737.
- ↑ 20. Mayence capitula le 8 septembre. On lit dans le Journal de Dangeau, à la date du 14 : « Il est venu un courrier de M. de Duras, qui avoit envoyé un cuirassier dans Mayence pour avertir M. d’Uxelles