la Trousse[1] : « Le pis qui puisse lui arriver, c’est de jouir de la dépense qu’il y fait ; » nous disions[2] fort bien et trop vrai.
Vous voulez savoir notre vie, ma chère enfant ? hélas[3] ! la voici : nous nous levons à huit heures, la messe à neuf ; le temps fait qu’on se promène ou qu’on ne se promène pas, souvent chacun de son côté ; on dîne fort bien ; il vient un voisin, on parle de nouvelles ; l'après-dînée nous travaillons[4], ma belle-fille à cent sortes de choses, moi à deux bandes de tapisserie que Mme de Kerman me donna à Chaulnes ; à cinq heures on se sépare, on se promène, ou seule, ou en compagnie ; on se rencontre à une place fort belle, on a un livre, on prie Dieu, on rêve à sa chère fille, on fait des châteaux en Espagne, en Provence, tantôt gais, tantôt tristes. Mon fils nous lit des livres très-agréables[5]31 :nous en avons un de dévotion, les autres d’histoire : ;cela nous amuse et nous occupe nous raisonnons sur ce que nous avons lu; mon fils est infatigable, il lit cinq heures de suite si on veut[6]. Recevoir des lettres, y faire réponse, tient une grande place dans notre vie, principalement pour moi. Nous avons eu du monde, nous en aurons encore, nous n’en souhaitons point ; quand il y en a, on est bien aise. Mon fils a des ouvriers, il a fait parer, comme on dit ici, ses grandes allées :vraiment elles sont belles ; il fait sabler son parterre. Enfin, ma fille, c’est une chose étrange comme avec cette vie toute insipide et quasi triste, les jours
- ↑ 27. Voyez tome II, p. 152, note 10, et tome VI, p. 364.
- ↑ 28. « Qui lui puisse arriver….. ah ! nous disions, etc. » (Édition de 1754.)
- ↑ 29. Ce mot hélas ! n’est pas dans l’édition de 1754.
- ↑ 30. « Nous travaillons L’après-dînée. » (Édition de 1754.)
- ↑ 31. L’édition de 1754 ajoute « et fort bons. »
- ↑ 32. « Si l’on veut. (Édition de 1754.)