Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/232

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peut-être davantage; car vous êtes sublime, et je ne le suis pas.

A propos de sublime, M. de Marillac ne fait point mal, ce me semble : la Fayette est joli, exempt de toute mauvaise qualité ; il a un bon nom, il est dans le chemin de la guerre, et a tous les amis de sa mère qui sont à l’infini ; le mérite de cette mère est distingué ; elle donne tout son bien, et l’abbé[1] le sien ; il aura un jour trente mille livres de rente ; il ne doit pas une pistole, ce n’est point une manière de parler : qui trouvez-vous qui vaille mieux, quand on ne veut point de conseiller[2]  ? la demoiselle a deux cent mille francs, bien des nourritures : Mme de la Fayette pouvoit-elle espérer moins ? Répondez-moi un peu, car je ne dis rien que de vrai. M. de Lamoignon est dépositaire[3] des articles, qui furent signés, il y a quatre jours, entre M. de Lamoignon, Monsieur le lieutenant civil, et Mme de Lavardin, qui a fait le mariage.

Mais que dites-vous, ma chère enfant, de tout ce mouvement de magistrature[4] ? Je[5] suis au désespoir que

  1. 25. Louis Mothier, abbé de la Fayette, fils aîné de Mme de la Fayette. (Note de Perrin, 1754.) Voyez tome III, p. 189, note 2. Dans l’édition de 1754 : « Le mérite de cette mère est fort distingué; elle assure tout son bien, et l’abbé le sien. »
  2. 26. « Quand on ne veut point de la robe? » (Édition de 1754.)
  3. 27. « Est le dépositaire. » (Ibidem,)
  4. 28. « M. le contrôleur général (le Pelletier) quitte sa charge et demeurera ministre. M. de Pontchartrain sera contrôleur général. M. de Croissy a eu pour M. de Torey, son fils, la survivance de sa charge de secrétaire d’État, et sa charge de président à mortier lui sera payée par le Roi ce qu’elle lui a coûté, et le Roi la donne au petit-fils du premier président (de Novion), qui, moyennant cela, quitte sa charge. M. le procureur général (de Harlay) sera premier président, et M. de la Briffe aura la charge de procureur général, dont il donnera cinq cent mille livres. » (Journal de Dangeau, 10 septembre 1689.) Voyez encore Saint-Simon, tome I, p. 141.
  5. 29. Cette phrase et les suivantes, jusqu’à : « Voilà M. de Pontchartrain,  » manquent dans l’édition de 1737.