moi, je crois qu’ils n’ont pas voulu se commettre contre M. de Coetlogon, aux soins duquel on attribue le retour du parlement et le présent que fait la ville de Rennes[1], quoiqu’il n’y fasse rien du tout ; car les volontés vont toutes seules; mais comme il est gouverneur de Rennes, il a un air de s’empresser, et ils ont été embarrassés de me mander cette raison chagrinante pour eux. Mais pourquoi donc recommander mon fils à M. de Lavardin ?: c’est à quoi je ne comprends rien, et à quoi je ne veux plus penser, sans pouvoir croire néanmoins qu’ils ne m’aiment plus : il y a de la timidité plus que de l’indifférence, et je vois que cette bonne duchesse est battue des furies[2]. Ne vous ai-je pas dit que son mari m’avoit écrit de Toulon ? Je lui ferai réponse à Rome, quand je verrai encore un peu plus clair à ce que j’aurai à lui mander ; mais je ne veux point du tout me plaindre d’eux : ce seroit un mauvais personnage ; tout est brouillé et caché sous le voyage de Rome : nous ne sentons aucune sorte d’humiliation à l’égard du public, et mon coeur les justifie, ne pouvant pas douter qu’ils ne nous aimassent mieux que M. de Coetlogon.
Nous avons ici un abbé de Francheville, qui a bien de l’esprit, agréable, naturel, savant sans orgueil. Montreuil[3]le connoît. Il a passé sa vie à Paris, il vous a vue deux fois, vous êtes demeurée dans son cerveau comme une divinité : il est grand cartésien ; c’est le maitre de Mlle Descartes ; elle lui a montré votre lettre, il l’a admirée et votre esprit tout lumineux ; le sien me plaît et me divertit infiniment : il y a longtemps que je ne m’étois