pos de livres, vous dites des merveilles des derniers de M. Nicole. ils sont divins comme ce que vous y remarquez[1] J'en ai lu des endroits qui m’ont paru très-beaux. C’est un style qui éclaire[2] et qui vous fait rentrer dans vous-même d’une manière digne de la beauté de son esprit et de la bonté de son cœur[3] ; car il ne gronde point mal à propos, qui est la plus mauvaise chose du monde et qui fait le moins ce qu’on veut. Je ne l’achetai point alors, c’étoit ce carême dernier ; je me contentai du bon le Tourneux[4]. Nous lisons un livre de ce saint homme de Port-Royal[5], de la Prière continuelle, qui est une suite de certains traités de piété[6]36 qui sont fort beaux ; mais, ma fille, celui-ci, qui est bien plus gros, est si spirituel, si lumineux, si saint, qu’encore qu’il nous passe cent pieds par-dessus la tête, il ne laisse pas de nous plaire et
- ↑ 31. Ce membre de phrase: « ils sont divins, etc., » manque dans l’édition de 1754. II avait paru de Nicole en 1687 un livre intitulé de l’Unité de l’Église, et une Continuation des Essais de morale, consistant en réflexions sur les épitres et les évangiles de l’année; en 1688, une Histoire de Catherine Foulain, une Histoire de Jeanne Malin.
- ↑ 32. Comparez tome II, p. 408.
- ↑ 33. « Le style de l’auteur éclaire, comme vous dites, et nous fait rentrer dans nous-mêmes d’une manière qui découvre la beauté de son esprit et la bonté de son cœur. » (Édition de 1754.)
- ↑ 34. Voyez tome VIII, p. 257 et note l2. Peut-être aussi Mme de Sévigné veut-elle parler du Carême chrétien de le Tourneux : voyez la lettre du 19 février suivant. Cette phrase : « Je ne l’achetai point, etc., » manque dans l’impression de 1737.
- ↑ 35. De Jean Hamon. Voyez la lettre du 10 juillet précédent, p. 112 et la note 4. D’après le contenu de cette note 4, on serait tenté de croire qu’ici le texte est altéré. La phrase serait plus claire et plus exacte si l’on transportait les mots de la Prière continuelle deux lignes plus bas, et si l’on changeait celui-ci en celui, de cette manière : « mais, ma fille, celui de la Prière continuelle. » Dans l’édition de 1754 : « un traité, » au lieu de « un livre. »
- ↑ 36. « De certains ouvrages de piété. » (Édition de 1754.)
menade, la conversation, la lecture, tout cela vient à notre secours. A propos, etc. » (Édition de 1754.)