Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/327

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

temps celui qui m’est arrivé cette année est tel, qu’il étoit impossible de le prévoir; car il est certain que des trois puissances de la province, il n’y en a aucune qui ne fût vivement pour moi, et. dont les intérêts ne fussent liés avec les miens au sujet de la députa tion en sorte que c’étoit bien plus leur affaire que la mienne de la faire réussir.- M. de Chaulnes, M. le maréchal d’Ëstrées et M. de Lavardin sont également opposés à M. de Seignelai à M. de Cavoie, et aux Coetlogons; et tous trois vouloient ôter à leurs ennemis le plaisir de faire un député, et en avoir un qui le fut de leur main. J’étois le seul sur qui tous trois pussent jeter les yeux c’étoit en effet leur dessein. Le maréchal d’Estrées a espéré tant qu’il a pu; il m’a défendu de me retirer des états tant qu’il a espéré il a reçu enfin .cet ordre qu’il craignoit tant, et qui étoit cependant inévitable depuis plus’de quatre mois, à ce que j’ai appris. Vous croyez bien qu’étant ainsi avec lui, je n’ai pas eu de désagrément pendant les états. Je vous dis ceci en confidence; car il ne seroit pas à propos de publier l’extrême envie qu’avoit le maréchal d’Estrées que M. de Seignelai et les amis de ce ministre ne réussissent point dans cette occasion quoique la mésintelligence qui est entre eux et lui soit connue de tout le monde 24

J’ai appris avec joie qu’enfin je vais être oncle d’un colonel, et peut-être serai-je ’au premier jour grandoncle, non pas à la vérité d’un officier si considérable je m’en consolerai, puisque cet affront ne peut m’arriver qu’il ne tire à conséquence pour vous. Adieu, ma très-belle petite sœur je vais reprendre mon train ordinaire auprès de ma mère, l’amuser, lui lire des histoires, 34. Voyez la lettre du 20 juillet précédent, ci-dessus, p. 127, 128, et les notes 1 et i3..

Mme de SÉviGjnÉ. IX ar

1689

O2