mais je suis bien assurée1[1] que vous le voulez bien, et que vous n’êtes pas fâchée de m’avoir divertie cette après-dînée. Je[2] vous recommande votre santé et suis à vous, comme vous dites, Dieu le sait !
1244. -- DE MADAME DE SÉVIGNÉ
A MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, ce 18è décembre.
Noble dame, n’ai-je pas bien fait de vous envoyer le poulet apostolique du saint-père à Mme de Chaulnes[3]? Vous me faites apercevoir qu’il ne fait nulle mention du Saint-Esprit[4] dans l’élection des papes ; je n’y avois remarqué que le sincère aveu qu’il fait de devoir son exaltation à la France et à l’ambassadeur[5] : cela seul, avec les louanges et l’amitié dont il honore notre duchesse, me paroissoit digne d’attention. Pour le Saint-Esprit, ma bonne, je ne crains point qu’il s’offense[6] d’être si peu célébré dans le conclave : il sait bien, et nous aussi, que c’est toujours lui qui les fait ; oui, assurément[7], nous au-
- ↑ 19. « » Mais la misérable goutte du chevalier le rend glorieux et comme insensible à toutes les avances de mon amie. Voilà bien de la causerie, ma chère belle ; mais je suis assurée, etc. » (Édition de 1754.)
- ↑ 20. Cette dernière phrase n’est donnée que par l’édition de 1737.
- ↑ LETTRE 1244 (revue en partie sur une ancienne copie). 1. Voyez la lettre du 27 novembre précédent, p. 329.
- ↑ 2. Dans le manuscrit, par une erreur du copiste « nulle attention du Saint-Esprit; » et à la ligne suivante « de son devoir. »
- ↑ 3. « Et à Monsieur l’ambassadeur. » (Édition de Rouen, 1726.)
- ↑ 4. Dans le manuscrit « qu’il ne s’offense. » Notre texte est celui de 1726 et de 1754.)
- ↑ 5. Les deux mots : « oui, assurément, » manquent dans l’édition de la Haye (1726), où on lit à la ligne suivante, l’échange, au lieu de le change.