Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/498

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"I


le fait venir. Il lui donnera connoissance de ce terrain-là, qu’il sait naturellement. Il est agréable au pape, reconnoissant envers Sa Sainteté et envers Son Excellence. Il a renvoyé doucement le cardinal d’Estrées[1] , et après un si bon ordre, et avoir encore obtenu les bulles, ce duc reviendra glorieux à Grignan[2]. Si tout cela arrive, comme il y a bien de l’apparence, vous m’avouerez que ce sera un joli coup d’échecs. Vous verrez donc ce cardinal, et il fera briller sa pourpre dans le milieu de son pays. Oh, bon Dieu seroit-il possible que vous ne lui eussiez point fait vos compliments comme tout le monde ! auriez-vous porté si loin vos vieux ressentiments et vos misérables pétoffes̃[3], dont le souvenir doit être si parfaitement dissipé ? Mais je vous fais tort, et j’attends un reproche de vous, de vous avoir crue capable d’un procédé si peu digne de vous.

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    bulles. » (Dangeau, au 30 mars 1690.) Cependant le cardinal n’arriva à Rome que le lendemain de la Saint-Pierre (le 30 juin), et il ne fit son entrée publique que le 3 juillet. Voyez lesMémoires de Coulanges, p. 207, et la Gazette, p 409-

  1. 8. Le cardinal d’Estrées était revenu au commencement du mois de février précédent: voyez ci-dessus, p. 46S) note 34. Le mardi 14, à Versailles, Dangeau écrit dans son Journal : « M. le cardinal d’Estrées a salué le Roi ; il y a dix ans qu’il n’avoit été en France. »
  2. 9. Le duc de Chaulnes, en revenant de Rome, passa quinze jours à Grignan, aux fêtes de la Toussaint de 1691, et Mme de Sévigné aida sa fille à lui faire les honneurs de ce château. Voyez les Mémoires de Goulanges, p. 3II.
  3. 10 Voyez tome III, p. 276, note 7.