Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/512

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

< follow=p505>tion de l827 : « mais cette mort-là » c’est un accord avec l’idée plutôt qu’avec les mots.</ref>

qu’elle n’eût pas pensé à notre défunt pape. Hélas! que ce Comtat nous eût été bon ! vous en faisiez un si saint usage !

1276. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

[Aux Rochers, mai.][1]

LA pauvre Martillac est désolée ; j’ai envie de vous envoyer sa lettre ; cela vous donnera lieu de lui parler et d’entrer en matière. Je suis surprise et fâchée de ce mauvais ménage. Si la…..[2] n’a point de tort, il ne faudroit point que Martillac crût que c’est elle qui la brouille avec vous ; si elle a tort, il faudroit lui remettre la raison dans la tête ; car de voir cette pauvre fille, toute brillante autrefois, languir et périr de tristesse auprès de vous, croire qu’après l’avoir aimée, vous ne l’aimez plus, que vous seriez bien aise qu’elle vous quittât, cet état n’est pas soutenable. Croiriez-vous bien que je le connois ? J’étois injuste ; mais enfin ce sont des erreurs qui font mourir. Vous me priez de lui dire que vous l’aimez; en vérité, dites-lui vous-même; une parole de vous vaut mieux que cent des miennes : vous faites les maux, faites les médecines[3].

Que j’aimerois à savoir les colères de Pauline, d’où il

  1. LETTRE 1276 (revue sur une ancienne copie). -- 1. Cette lettre et la précédente sont sans date dans le manuscrit. La précédente est datée par les faits. Celle-ci ne l’est guère, car l’envie d’entrer dans un couvent (voyez le second alinéa) peut être revenue plus d’une fois à Pauline. Nous ne voyons cependant aucun inconvénient à la laisser à la place qui lui a été assignée dans la première édition (1827).
  2. 2. Sans doute Montgobert. Le copiste a laissé ce nom en blanc.
  3. 3. Allusion à un vers de Benserade déjà cité : voyez tome II, p. 5 et note 5.