Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/524

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sujets de causer ; mais le moyen de si loin ? Conservezmoi seulement votre amitié.

1281. DE MADAME DE SÉVIGNÊ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN ET A LA COMTESSE DE DALET, ET DE CHARLES DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Douze jours après que j’eus écrit cette lettre (n° 1279, p. 5i5), j’en reçus cette réponse.

Aux Rochers, ce 11è juin[1] 1690.

DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY. J’AI reçu deux de vos lettres, mon cousin, une grande de Paris du 31è mai, et une petite de Versailles du 2è juin. J’aurois fait réponse à la première si j’avois su où l’adresser ; car le cœur me disoit, je ne sais pourquoi, que vous n’étiez point chez votre gendre de Montataire ; enfin je sais maintenant où vous prendre, et je m’en vais répondre à tout. Je commence par approuver extrêmement le changement de nom de ma nièce. Il y a des exemples ; mais s’il n’y en avoit point, je voudrois qu’elle fut la première à le donner. Toutes les raisons que vous dites sont très-bonnes ; celle sur laquelle Mademoiselle appuie doit décider : toutes les fois que ce qui nous distingue n’est pas à notre avantage, il faut quitter la partie, et laisser à cette Coligny de quinze ans son beau nom, en lui ôtant le plaisir d’y en ajouter encore un plus beau, qui seroit celui de

  1. LETTRE 1281. -- 1. Dans les éditions antérieures la date est par erreur le 22è juin. Il y a bien Il (?)dans le manuscrit, comme le veut l’introduction de Bussy. Voyez aussi le commencement de la lettre suivante.