Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/525

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jeune[1]beau et bon : ma nièce est bien heureuse d’en avoir à choisir et à changer de cette beauté. Si j’avois en mon particulier à souhaiter quelque chose en cette rencontre, ce seroit que pour la facilité de la prononciation, vous voulussiez me permettre, comme faisoit ma vieille amie Mlle d’Estaing[2], de manger l’article[3] et au lieu de faire dire rigoureusement Madame la comtesse de Dalet, vous voulussiez bien vous contenter de la comtesse d’Âlet.

A LA COMTESSE DE DALET.

Ma chère nièce, si je puis obtenir cette grâce, personne ne soutiendra mieux que moi la justice de ce changement, où le public s’oppose toujours, et je vous en serai très-obligée. Pour parler sérieusement, rien ne pouvoit être mieux voilà votre fils dans le nom naturel de sa maison[4] ; il en a les terres ; quand on est d’une





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  1. 2. Bussy a donné, dans la lettre du 31 mai précédent, p. 11, plusieurs raisons du changement de nom de sa fille, mais il est très-vraisemblable qu’il en a dissimulé le véritable motif. Mme de Coligny revenait à Paris pour la première fois depuis le jugement de son procès et il fallait pour exécuter la transaction qui avait été faite avec la Rivière son second mari, qu’elle se soumît enfin à la condition que celui-ci lui avait imposée de quitter le nom de Coligny sous lequel on la connaissait dans le monde. Voyez la note 4 de la lettre du 5 octobre 1685, tome VII, p,462. Au lieu de seroit, Bussy avait d’abord écrit est.
  2. 3. Seconde femme du comte de Dalet. Voyez tome III, p. 444, la fin de la note 5. Dans le manuscrit, une autre main a changé les mots : « Mlle Destin (sic), » en ceux-ci : « la comtesse Dalet de la maison Destin. -- A la fin de la ligne, faire a été ajouté après coup par Bussy.
  3. 4. La préposition, ou, comme dit Bussy dans la lettre suivante, la particule de. A la fin de la phrase il y a bien d’Âlet, avec une apostrophe.
  4. 5. Une autre main a ainsi corrigé ce membre de phrase : « il faut que votre fils s’appelle Langhac, qui est le nom naturel de sa maison. s Dans la première édition (1697) ce passage a été modifié dif-