très-pieuse Vierge Marie, » et nous disions des oraisons de saint Augustin, de saint Prosper, et des Miserere en françois[1]. Cette phrase a été ainsi rétablie, d’après la suite, dans l’édition de 1827. Le copiste a sauté des mots et, altéré la fin de cette manière : « ….. de n’aimer que les temps amènent et qu’on ne peut ôter. »</ref>; enfin c’étoit un ragoût qui réveilloit notre attention, et c’est ce que j’observe encore en changeant quelquefois de prières, pour éviter la distraction et l’inattention qui vient de la routine.
Voici donc la mienne présentement : « Mon Dieu, faites-moi la grâce de n’aimer que les [biens que le] temps amène et qu’il ne peut ôter » C’ést l’éternité en paroles couvertes, c’est la prière des vrais chrétiens, c’est ce que l’Église demande. On ne sauroit s’y méprendre, il n’y a que l’éternité qui soit un bien que le temps amène et ne peut ôter tous les autres sont ôtés dans le moment qu’ils sont donnés. Le fond de cette prière est bien pris dans notre saint Augustin, qui parle si bien sur ce sujet. Mais revenons à cette prière dont j’ai parlé d’abord[2] . Ce sont des Te Deum pour les victoires de terre, et d’autres encore pour les victoires de mer [3]. J’en chanterois bien un
- ↑ 5. La traduction des livres saints et des offices en langue vulgaire ne fut pas toujours autorisée. Ainsi le livre intitulé l’Office de l'Église en latin et en francois, par du Mont, ou les Heures de Port-Royal (l65o), fut mis à l’index; le Messel (sic) romain. traduit en françois par le sieur de Voisin, -docteur en théologie (1660, 5 volumes in-12), fut condamné par Alexandre VII, en 1661 suivant deux brefs reçus en France, et supprimé par un arrêt du conseil d’État de la même année.
- ↑ 7. Dans le commencement de cette lettre, qui est perdu.
- ↑ 8. Le combat naval gagné par le vice-amiral comte de Tourville sur les flottes d’Angleterre et de Hollande combinées le ro juillet 1690, à la hauteur de Beachy-Head, sur la côte de Sussex. Il y a une relation de ce combat dans la Gazette, p. 378-380. Le 9 juillet on chanta le Te Deum dans la chapelle du château de Versailles, et le 15 à Notre-Dame de Paris en action de grâces de la victoire de Fleurus ;