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De tout mon cœur pour le retour de la raison de Monsieur de Savoie ; mais ce qui est fâcheux, c’est qu’il ne sera plus le maitre de là paix quand il le voudra. C’est la fable de l’huître[1], comme vous dites : il sera gobé par le plus fort. Le dérangement que vous fait cette guerre m’afflige véritablement .j’étais accoutumée à l’autre, mais cette trahison rompt toute mesure.
I290. -- DU COMTÉ DE BUSSY RABUTIN
A MADAME DE SÉVIGNÉ.
Le même jour que je reçus cette lettre (n° 1387, p. 540), j’y fis cette réponse.
A Paris, ce 16è juillet 1690.
ON ne parle déjà plus de la bataille de Fleurus, Madame, et voulez-vous savoir pourquoi[2] ? C’est qu’on parle d’une bataille navale gagnée par la flotte du Roi sur les Anglois et sur les Hollandois1. Elle n’est pas si complète que la première ; mais aussi ne coûte-t-elle pas si cher. Avez-vous jamais ouï parler de tant et de si longues prospérités, ma chère cousine ? et ne trouvez-vous pas qu’il faut ajouter aux attributs de Louis le Grand, le Vic torieux et le Bien servi, encore celui de Louis le Fortuné?
Les trois ou quatre jeunes gens à qui vous vous intéressez fort, ou n’étoient pas à Fleurus, ou n’y ont point été blessés. Mon fils est à Mont-Royal, dans un corps que Monseigneur en retire pour le mettre dans son ar-