Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/598

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enfant si difficile à baptiser[1] mais enfin vous en aurez l’honneur, vous le méritez bien après tant de peines ; venez donc recevoir nos louanges.

Je n’ose presque vous parler de votre déménagement de la rue du Parc-Royal pour aller demeurer au Temple ; j’en suis affligée pour vous et pour moi je hais le Temple autant que j’aime la Déesse qui veut présentement y être honorée [2] je hais ce quartier qui ne mène qu’à Montfaucon, j’en hais même jusques à la belle vue dont Mme de Coulanges me parle ; je hais cette fausse campagne, qui fait qu’on n’est plus sensible aux beautés de la véritable, et qu’elle sera plus à couvert des rigueurs du froid à Brevannes[3], qu’à la ruelle de son lit dans ce chien de Temple ; enfin tout cela me déplaît à mourir, et ce qui est beau, c’est que je lui mande toutes ces improbations avec une grossièreté que je sens, et dont je ne puis m’empécher. Que ferez-vous, mon pauvre cousin, loin des hôtels de Chaulnes,

    (comme nous l’avons dit) il fut retenu à Gènes pendant six semaines. Dans cet intervalle, des intrigues, auxquelles on croit que le cardinal d’Estrées ne fut pas étranger, changèrent tout le système que la cour de France avait suivi jusqu’alors ; les esprits s’irritèrent ; le Roi offrit trop tard d’en revenir à la déclaration générale et aux lettres particulières des évêques nommés. Le pape tomba malade, et n’eut point connaissance de cette dernière dépêche ; ainsi le retard que cette affaire éprouva fut le résultat des espérances conçues par le duc de Chaulnes, qui crut trop facilement qu’il obtiendrait tout d’un pape qui l’accueillait avec les témoignages de la bienveillance la plus marquée. (Note de l’édition de 1818.)

  1. Nous avons déjà vu cette locution dans une des lettres antérieures.
  2. 10. Mme de Coulanges. -- Une partie du terrain de l’enclos du Temple était occupée par un grand nombre de maisons, dont quelques-unes étaient accompagnées de jardins. Voyez le Dictionnaire de Paris de Hurtaut et Magny, tome IV, p. 687.
  3. 11. Maison de campagne que Mme de Coulanges avoit en ce temps-là. (Note de l’édition de 175I.) Voyez tome VIII, p. 254, note 10 ; et même tome, p. 255 et 256, la lettre du 11 novembre 1688.