Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/98

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que depuis l’arrivée du frère de la Charité il est bien mieux ; que les esprits courent, et le sentiment est revenu à ses cuisses et à ses jambes, et qu’il vient à Paris en brancard.

Mlle Descartes est dans une profonde admiration de la beauté[1] et de la bonté de votre esprit ;elle trouve toute la Bretagne indigne de voir votre lettre, à la réserve d’un homme fort aimable, qu’elle appelle son maître, et qui vous admire au delà de tout ce qu’il a jamais admiré[2]. Il est vrai que votre lettre étoit parfaite, et d’un air qui ne sentoit point la crasse[3] de la philosophie.

1189. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGMAN.

Aux Rochers, dimanche 26è juin.

Enfin, ma chère enfant, vous avez quitté votre aimable Avignon : si le séjour que vous y avez fait ne vous a pas plus ennuyée que le récit que vous m’en faites m’a donné de chagrin[4], vous en conserverez une agréable idée et une grande envie d’y retourner. Toutes vos descriptions nous ont divertis au dernier point, surtout votre frère, qui fut

    On a nouvelle que M. de la Trousse est très-dangereusement malade ;les médecins croient qu’il n’y a nul remède pour lui que d’aller à Bourbon, et l’on mande de la Rochelle qu’il n’est pas en état d’y pouvoir aller. »

  1. 21. « Est ravie de la beauté, etc. » (Édition de 1754.)
  2. 22. M. de Guébriac :voyez le troisième alinéa de la lettre du 28 septembre suivant.
  3. 23. « La poussière. » (Édition de 1754.)
  4. LETTRE 1189 (revue en grande partie sur une ancienne copie). 1. Si ce séjour ne vous a pas plus ennuyée que le récit que vous m’en avez fait m’a donné de chagrin, etc. » (Éditions de 1787 et de 1754.)