Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/99

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autrefois charmé de cette situation [1], de la douceur de l'air, de la fraîcheur de ces deux belles rivières[2] comme elles tempèrent le chaud que le soleil pourroit causer ! Enfin il s’écrioit à tout moment « Eh ! oui ; eh! voilà justement ce que c’est! » Mais ce que vous avez vu avec plus d’application[3]que lui, c’est la noble ancienneté[4] des églises, honorées, comme vous dites, de la présence et de la résidence de tant de papes ; la beauté du chapitre, qui représente autant de cardinaux dont l’habit est magnifique[5] : c’est une si grande singularité, que rien n’y peut ressembler en France. Pour les pénitents, je connois cette sainte mascarade, qui ne laisse pas d’être singulière[6]. Mais vous triomphez en parlant des juifs[7] : je sens de la pitié et de l’horreur pour eux, et je prie Dieu avec l’Eglise qu’il leur ôte 9. « Je sens de la pitié pour eux, et je prie, comme l’Eglise, que Dieu leur ôte, etc.»(Éditions de 1737 et de 1754.) Au lieu de qu’il, notre manuscrit, par erreur, donne qui. le voile qui les empêche de voir que Jésus-Christ est venu. Puisqu’ils n’ont pas été persuadés de cette vérité par la Reine et par Mme de Béthune, ils ne dévoient pas l’être par vous.




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    10. Il s’agit probablement ici d’Anne-Marie de Beauvilliers, sœur

  1. 2 Qui fut autrefois charmé, comme vous, de la beauté de cette situation. » (Éditions de 1787 et de 1764.)
  2. 3. Le Rhône, et laDurance, qui se jette dans le Rhône à une lieue au-dessous d’Avignon. (Note de Perrin.) Ce qui suit le mot rivières, jusqu’à « Mais ce que vous avez vu, » ne se trouve que dans notre manuscrit.
  3. 4 « Plus d’attention. » (Édition de 1754.)
  4. 5. « La noble antiquité. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  5. 6. « Par la magnificence des habits. » (Ibidem.) Les habits de chœur des chanoines de la métropole d’Avignon sont rouges comme ceux des cardinaux. (Note de Perrin.)
  6. 7. « Pour les pénitents je connois cette mascarade, qui ne laisse pas d’être belle, (Édition de 1754.) Le dernier membre de phrase « qui ne laisse pas, etc., » manque dans l’édition de 1737.
  7. 8. C’est à propos de la juiverie d’Avignon. (Note de Perrin.)