Page:Sacher-Masoch - La Pêcheuse d’âmes, 1889.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
72
LA PÊCHEUSE D’AMES.

Karow ouvrit alors en toute hâte et tira Dragomira hors de la cage. Elle lui sourit.

« Je vous admire, dit le dompteur.

— C’était effrayant, mais beau, dit Sessawine ; cependant, ne tentez pas le ciel une seconde fois.

— Je voulais avoir un signe, dit Dragomira tranquillement, maintenant je suis satisfaite ; je sais que Dieu a encore besoin de moi. Quand mon heure sonnera, il m’appellera à lui ; pas plus tôt. »

Elle tendit la main à Karow.

« Je vous remercie ; ne soyez pas fâché contre moi.

— Ah ! cela a été l’heure la plus affreuse de ma vie, répondit-il, je ne l’oublierai jamais.

— Eh bien, demanda Dragomira en prenant le bras de Sessawine, croyez-vous maintenant que rien n’arrive sans avoir été décidé auparavant ?

— Si vous aviez seulement l’intention de faire un prosélyte, répondit-il, vous avez entièrement réussi. »