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LOUP ET LOUVE

voix d’homme porta à ce moment à son oreille, une chanson de Vidal qu’elle se rappelait bien :

Ce qu’en toute occasion j’accomplis,
À elle je le dois, qui m’enseigna la connaissance.
C’est pourquoi je la chante,
Les choses que je sens et qui me pénètrent le cœur,
Je les dois à ses beaux traits.

Loba se leva et, se penchant à la fenêtre, cria :

— Est-ce vous ?

— Oui, ma suzeraine, fit la voix du troubadour.

Loba griffonna en hâte quelques mots sur une feuille de parchemin, la piqua d’une épingle, y passa un long fil et fit glisser la feuille au bas de la muraille. Elle sentit quelqu’un la saisir et rompre le fil, et referma la fenêtre.

Vidal, en ouvrant le billet, lut les mots suivants :

« Demain, après la messe, auprès de l’image du Crucifié sur la lisière du bois. »

De grand matin, Vidal, le luth sur l’épaule, l’épée aux côtés, parcourait la montagne et la forêt de