Puis il se remit à travailler avec ardeur à son Colosse, dont le modèle en bois, soutenu par une armature en fer, avait été recouvert de plâtre. Les divers membres de la statue géante devaient être exécutés séparément sous sa surveillance et, finalement, réunis à l’aide de boulons en forme de queues d’hirondelles.
Lorsque la tête fut à peu près terminée, Cellini la laissa à découvert afin que les Parisiens pussent l’admirer de loin. Les toits des maisons ne tardèrent pas à se couvrir de curieux s’extasiant devant cette merveille et, fait étrange, plus d’un assura que la tête du dieu était vivante.
Le bruit s’en répandit et la rumeur publique se propagea que l’esprit de Bovo était entré dans la statue, lui faisant mouvoir les yeux et les lèvres comme si elle allait parler. Les plus malins convenaient que l’éclair momentané des yeux offrait, pour le moins, un singulier problème de physique.
Cellini finit par s’en impatienter et, un matin, réunit tous ses élèves pour entreprendre l’inspection du Colosse.
— Il y aura un malheur, gémit M. Pépin, Bovo ne supportera pas un tel affront.
Tous demeurèrent bouche bée en voyant Ben-