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— Parfait, dit l’officier. Votre coup a transformé ce cinq en un quatre de cœur.

Confuse du sang-froid de son adorateur, la coquette lui demanda pardon et se jeta à son cou.

— Voulez-vous recommencer, demanda-t-il avec un fin sourire ?

— Non ! Non ! répondit Amélie en cachant sa tête dans poitrine.

Désormais, le cœur de la coquette aristocrate appartint entièrement à cet amant dont le courage égalait la beauté ; pourtant, Amélie ne pouvait se résoudre à rompre avec le jeune artiste. Au cours de sa villégiature dans le duché de Bade et plus tard, à Vienne, où elle revint à l’automne, elle sut prendre ses dispositions pour que les deux hommes ne se rencontrassent jamais et n’eussent pas même soupçon de son genre de vie.

Amélie voulait-elle jouir du contraste frappant que lui offraient Étienne de K…, caractère viril et énergique, et Maximilien, artiste au cœur sensible, deux natures opposées vers lesquelles elle se sentait également attirée ?

Était-ce de sa part caprice ou faiblesse ? Toujours est-il qu’elle reçut les hommages de ces deux adorateurs et continua à combler leurs vœux.

Un soir, que le colonel était absent, retenu