qui le bâtissent pour faire leur rempart. Aussi bien, ils peuvent être sûrs
que ni moi ni ma race n’aurons envie d’aller habiter un pays qui s’est aussi
affreusement flétri et déshonoré que celui-là. Nous irons pour nos affaires
visiter nos biens, nos fermes, mais respirer le même air que de tels brigands !
oh ! ma foi, jamais, jamais ! Je les déteste à présent autant que j’ai pu les
aimer et les regarde comme des imbéciles qui, pouvant s’enrichir de la
révolution française, ont été assez bêtes pour s’y écraser……
……Nous avons eu environ trois cents gardes nationaux de Marseille qui sont partis, après avoir séjourné huit jours, pour le Haut-Comtat, sans savoir pourquoi. Nous avons eu aussi les médiateurs de la France[1], accompagnés d’une troupe de hussards et de dragons de Penthièvre, pendant deux fois, pour faire exprimer le vœu pour la France, et la plus grande partie de ces troupes ont logé dans les châteaux……
……J’ai reçu votre grand compte, je vais l’examiner avec soin ; cela est bien long et a dû vous donner bien de la peine. Je vous en remercie bien, mais pourquoi n’avez-vous donc pas fini ce compte par ces trois lignes si claires et que j’aime tant dans tous les comptes :
Il n’y a jamais que cela qui clôt un compte, et il est absolument impossible de rien entendre à un compte quand cette conclusion n’y est pas. Tâchez donc de m’envoyer cette conclusion, autrement je n’entendrai rien à votre compte et les peines prises pour me le faire se trouveront perdues.
……Je voudrais bien que vous me répondissiez avant le premier de l’an si vous avez envie d’accepter la proposition que je vous ai fait faire, par M. Reinaud, de la ferme générale de mes terres, au prix de quatorze mille francs annuels bon ou mal an…… Les arrangements que je vais faire avec
- ↑ L’envoi des trois « médiateurs » avait été décidé par l’Assemblée le vingt-cinq mai.