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MARQUIS DE SADE — AN I.
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Trois documents officiels sur l’exercice de l’autorité libérale pendant la Révolution :

1. – Extrait des registres de la municipalité de la Coste, district d’Apt, département des Bouches-du-Rhône.

Dénonciation contre le nommé Jean Gardiol, notable.

Ce jourd’hui, vingt-trois septembre mil sept cent quatre-vingt-douze, l’an quatrième de la liberté et de l’égalité le premier, le conseil général et permanent de la commune, assemblé au lieu ordinaire de ses séances, présents MM. Pierre Théophile Sambuc, maire, Daniel Mallan et Daniel Bas, officiers municipaux, Simon Appy, Daniel Appy, Jean Étienne Béridon, Daniel David, Charles Mille, Jean Gardiol, notables, et Jacques Appy, procureur de la commune.

Un membre a dit : « Vous savez, messieurs, qu’il y a dans votre sein et ici présent, un membre du conseil général qui a, par son exemple, coopéré aux horreurs qui se sont commises ces jours derniers au ci-devant château, en se livrant lui-même au pillage, et, pour ne vous rien taire, c’est Jean Gardiol que je vous dénonce comme auteur de cet attentat. »

Le conseil considérant que le bruit public accuse le dit Jean Gardiol de ce délit, la matière discutée en sa présence, ayant donné pour réponse qu’il n’était pas le seul, et qu’il n’avait fait que ce qu’il avait vu faire aux autres, le dit Gardiol convaincu, de son aveu, du crime à lui imputé, le conseil a arrêté de le dénoncer à l’administration du département et par l’intermédiaire du district à l’effet de demander sa destitution. Fait à la Coste en la maison commune les jours et an susdits……


2. – Proclamation de la municipalité de la Coste.

La municipalité, instruite que des gens mal intentionnés (que l’on ne peut appeler autrement que pillards) continuent à se porter au ci-devant château pour y commettre des dévastations, fait très expressément inhibitions et défenses à toute personne quelconque d’aller, sous quelque prétexte que ce soit, dans le dit ci-devant château, ordonne même à tous les pères et mères de défendre à leurs enfants d’y entrer. Déclare en outre que ceux qui s’y laisseront trouver seront saisis par la garde nationale, à laquelle la municipalité donnera ses ordres à ce sujet, et conduits aux maisons de détention.

Fait à la Coste, en la maison commune, le trente septembre 1792, l’an quatrième de la liberté et le premier de l’égalité.


3. – Rapport des citoyens Bas, officier municipal, et Béridon, notable, de la Coste.

Nous, soussignés, Daniel Bas et Jean-Étienne Béridon, sur le rapport qui nous fut fait hier trente septembre 1792, sur environ les trois heures