Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/161

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n’osait avouer au juge aucune de ces considérations ; j’ai cru trouver le biais en ne nommant point monsieur Delcour, dans la plainte qui ne se trouve plus absolument portée que contre monsieur de Mirville.

Tu vois maintenant mon ami le motif qui a déterminé mes opérations, je n’ai eu que ton bonheur et ton intérêt en vue. — Si je me trompe redresse-moi ; mais quel que puisse être l’excès de ta délicatesse, je doute pourtant qu’elle l’eût fait agir différemment, et j’ose croire que tu m’approuveras. Voici maintenant une autre idée, suite nécessaire de nos premières démarches, et qui peut-être s’accordera encore moins avec la droiture de ton ame ; mais dont l’exécution pourtant me paraît indispensable.

Madame, ai-je dit à madame de Blamont, sitôt après le départ, du magistrat, il me paraît que l’objet essentiel est de connaître maintenant le héros de notre aventure ?

Madame de Blamont. — Ou cette découverte nous menera-t-elle ? — au même objet