Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/232

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de certain, c’est que ces messieurs ne parurent point au déjeûner, qu’on ne trouva plus Augustine de tout le jour, et qu’elle disparut le lendemain. Il y a des choses très-désagréables qui deviennent heureuses dans les circonstances, cet événement-ci est du nombre ; il calma du moins nos libertins, et tout le reste du jour fut tranquille.

Mais sitôt que le dix-sept au matin, on se fut apperçu du départ d’Augustine, l’inquiétude de madame de Blamont fut très-vive ; elle pouvait avoir parlé de Sophie, quoique ce ne fut pas à elle que l’on l’eut confiée, elle savait de l’histoire tout ce qu’on n’en avait pu cacher dans la maison ; n’en était-ce pas beaucoup trop, si elle avait été indiscrète ? Dans cette affreuse perpléxité, la présidente se décida donc à demander à son mari, ce qu’il avait pu faire de cette fille, et quelle était la cause de son évasion ? Elle le piqua même un peu, pour découvrir s’il ne savait rien sur Sophie, mais les réponses de l’époux, en