Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/237

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M. de Blamont, ah ! parbleu, je suis prêt à vous donner le mot de celle-ci. Madame de Senneval, nous serons tous charmés de l’entendre. M. de Blamont, eh bien ! c’est que je donne ma fille à monsieur, voilà tout le mystère. Aline, mon père, avez-vous résolu de me sacrifier ainsi ? M. de Blamont, j’ai résolu de vous rendre heureuse, et je connais assez le caractère de monsieur, pour être sûr qu’il doit avoir tout ce qu’il faut pour y parvenir.

Madame de Blamont, mais dans une pareille cause, qui peut mieux juger qu’elle-même, si elle vous assure que malgré les qualités de monsieur, il lui est impossible de trouver le bonheur avec lui, quelle objection pourrez-vous faire alors ? M. de Blamont, que ce qui ne vient pas un jour, arrive l’autre ; il ne s’agit pas de savoir si ma fille doit se croire heureuse dans le mariage que je propose, il n’est seulement question que de se convaincre que l’homme que je lui destine a tout ce