Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/284

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autres le portent sont des remords cuisans, d’affreuses jouissances dans celles-ci.

Le président est donc aussi coupable qu’il peut l’être ; je le dis à regret, j’arrache avec douleur le bandeau des yeux de notre amie ; mais son époux la trompe indignement ; il dit que Sophie n’est pas sa fille, et assurément il doit être persuadé qu’elle l’est, tout convaincu qu’il en doit être, il la désire, il veut la r’avoir, et pourquoi ? si ce n’est pas pour se venger de ce que le hasard a donné pour asyle, à cette malheureuse, la maison de sa femme ; que madame de Blamont ne doute pas qu’il ne tente tout pour la sortir de chez elle, et qu’elle écoute son cœur dans les moyens nécessaires à prendre pour s’opposer à ce nouveau forfait.

Quel tableau, mon ami, que celui de la douce et vertueuse Aline, entre les mains de ces deux débauchés ; j’ai cru voir Suzanne surprise au bain par les vieillards… Le voile de la pudeur arraché par un père… Conçois-tu cette atrocité ?