Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/342

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gens. — Je le vois bien, mais nous aimerions mieux être à l’auberge ; parce que mon maître qui voyage incognito, entendez-vous, ne veut gêner personne, et il n’acceptera sûrement jamais l’asyle que vous allez avoir la politesse de lui offrir. — Et où est-il votre maître ? — A deux cents pas d’ici, au coin de l’avenue, s’il y avait eu seulement une chaumière, il s’y serait arrêté ; mais il n’y a que des arbres, il m’a envoyé devant pour tâcher d’obtenir quelqu’éclaircissemens sur la route qu’il nous faut prendre. — Allez le chercher, lui a dit le comte, et dites-lui que madame la présidente de Blamont, dans la terre de laquelle il est, serait très-fâchée qu’il ne lui fit pas l’honneur de venir souper chez elle. — Ma foi, monsieur, vous nous rendez la vie, vive les honnêtes gens, morbleu, si j’étais tombé dans une caverne de voleurs, on ne m’aurait pas tant fait de politesse, et l’écuyer fidèle revole vers son maître, pendant que le comte s’empresse d’apprendre à madame de Blamont la liberté qu’il vient de se