Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/285

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dépositaires aux loix ; nous traiterons un autre jour cette première branche de l’objection, ne nous occupons maintenant que de la seconde : — Il faut des dépositaires aux loix. — Si les loix sont justes, bonnes et en petit nombre, elles n’ont pas besoin d’être déposées ailleurs que dans le cœur de chaque Citoyen, et elles s’y placeront naturellement.

De ce moment, point d’ordre intermédiaire entre mon peuple et moi ; point de concurrens, qui, jaloux de mon autorité ; ne travailleraient qu’à la miner, ou l’affaiblir ; qui, orgueilleux de la leur, ne viseraient qu’à l’augmenter ; qui, avares, ne m’aideraient jamais dans l’infortune ; qui, cruels, verseraient sans raison le sang des peuples ; qui, ambitieux, troubleraient infailliblement l’égalité que je veux établir, et qui, comme ces plantes parasites, enfin, végétant au pied de l’arbre utile, cherchent à vivre de sa substance, qu’elles enveniment, et à s’accroître aux dépens de ses racines